Le premier édifice, l’église primitive
Le nom de Louin apparait en 1095 dans les registres de l’abbaye d’Airvault dont la possession de l’église Saint Martin est confirmée en 1113. C’était sans doute la chapelle d'une résidence seigneuriale contiguë dont subsiste encore une tour face au café de l’Union.
Un pan de mur construit en petit appareil et arases de brique, visible dans le jardin de l'ancien presbytère, pourrait constituer le seul témoignage de l'édifice du Haut moyen Age.
L’édifice gothique
L'église est en grande partie reconstruite à la fin du 12e ou au début du 13e siècle. Cette église sera le témoin de l’épopée de l’abbé Cornuault sous la révolution.
Cet édifice religieux se composait d'un narthex surmonté d'un clocher à l'entrée, d'un baptistère à droite et d'une cage d'escalier conduisant au beffroi à gauche. La nef devait avoir 7,30 mètres de large par 11,70 mètres. Le sanctuaire était couvert d'une voute ogivale avec nervures et formerets reposant sur des colonnes qui prenaient naissance à une certaine distance du dallage.
En 1875, un violent incendie détruit l'église provenant d'une fabrique d'huile qui la jouxtait. Seul rescapés, le clocher et une partie du chevet. La page suivante donne une autre version, article écrit par l'abbé Chauvin, qui donne une version différente des faits...
La reconstruction
M. Naud, de Parthenay dirigera la reconstruction d’une église néo-romane qui durera de juin 1877 à juin 1880. Le devis initial s’élèvera 22 000 francs mais sera vite dépassé. M. Louis GUYON, entrepreneur à LOUIN, cautionné par M. Louis POINOT, effectuera les travaux. L’achèvement de la construction sera mené à son terme grâce à des emprunts et, surtout, à la générosité de M. et Mme Jean Bernard, propriétaires de la Guichardière, qui donneront 14 000 francs.
L'église nouvelle sera bénite solennellement le 10 octobre 1880 par le chanoine Jules Héline, secrétaire général de l'évêché.
Les rénovations
En 1968, l’église Saint martin sera rénovée en l’état que nous connaissons à ce jour. Le clocher ainsi que les cloches ont été rénovés en 2005.
Extrait du texte publié dans le message de la paroisse de LOUIN N° 13 en février 1969 écrit par l’Abbé CHAUVIN.
Le fait marquant de 1968 a été, chez nous, le rajeunissement de notre église. Connaissons-nous son histoire ?
Lorsqu'au XIIe siècle on a construit le château féodal (dont il reste encore chez M. Elie LOUBEAU, deux vieilles tours et une porte), on a édifié, en utilisant ce mur, une chapelle qui a servi d'église paroissiale jusqu'en 1877. Il en reste le chœur, qui a servi à faire la sacristie actuelle, et le clocher .
Pourquoi a-t-on démoli le reste ?
LOUIN avait, en ce temps-là, un peu plus de 1.200 habitants. Chaque dimanche on descendait de RIPERE, de SOURCHES et de CHAMPEAU. L'Abbé Rivière, le curé d'alors, ne se résignait pas à laisser dehors pendant la messe, hiver comme été, une partie de l'assistance. En 1867, le problème est posé au conseil paroissial et en juin 1868 on étudie un projet d'agrandissement. établi par M. NEAU, architecte à Parthenay; il devait coûter 10.300 F.
En 1869, M. BERNARD fait construire la chapelle de la GUICHARDIERE et donne des sommes importantes pour l'église de LOUIN. Il faudra 10 ans de projet, de contre-projets; de discussions et d'ennuis de toutes sortes, avant d'aboutir. L'agrandissement se heurte à l'expropriation des servitudes de Mr MOINARD qui longeaient l'église au midi. Dans une lettre au préfet, M. RIVIERE fait remarquer que, de ce côté, le mur menace ruine et que " à l'intérieur règne l'humidité, parce que le plain-pied se trouve établi presque deux mètres au-dessous des terres. Le plafond, d'une forme très disgracieuse tombe de vétusté; ce n'est qu'un simple bousillage ".
Malgré! des oppositions locales fort tenaces, le conseil paroissial parvient à faire abandonner le projet d'agrandissement pour bâtir une église neuve. En 1874, M. NEAU établit les plans et un devis descriptif de 33.000 francs. On prévoit :
- Maçonnerie : 19.541,75
- Charpente : 1.182,93
- Couverture : 1.336,66
- Plâtrerie : 3.580,46
- Vitraux : 316,95
- Menuiserie : 311,54
- Honoraires de l'architecte : 1.313,49
- Démolition : 3.000,00
- Imprévus : 2.416,62
Un contrat est passé, en 1876, avec M. Louis GUYON, entrepreneur à LOUIN, cautionné par M. Louis POINOT. le gros œuvre sera terminé en septembre 1877. La dépense réelle atteindra 40.000 francs, à peu près 14.000.000 AF actuels.
Les subventions de l'Etat couvraient environ le tiers des dépenses; la .municipalité a offert 3.000 francs. Les paroissiens devaient fournir le reste.
L'Abbé Rivière y avait mis toute sa fortune personnelle. En 1890, il n 'avait, plus un sou, son vicaire fit alors un long rapport au conseil paroissial pour qu'on lui vienne en aide. Il a quitté la paroisse très âgé, en 1894.
L'église de 1880 a été bâtie sur un plan en croix latine orientée avec une nef de quatre travées, un transept et un chœur à chevet à plat. Du bâtiment gothique subsistent une partie du chevet (situé entre le bras sud du transept et le chevet actuel), ainsi que le clocher. Elle mesure 34 m de long et 8 de large. Le transept est large de plus de 19 m. La couverture de l’église Saint Martin est en ardoise.
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Celui de droite, le transept Sud, est dédié à saint Joseph. Sur le devant, c'est la mort du saint qui est représentée. C'est à cet autel qu'est conservée la réserve eucharistique. Les deux vitraux du mur Sud ont pour sujet la Sainte Famille et, à nouveau, la Mort de Joseph. Le premier a été offert par la famille Rouiller - Laurendeau, comme le vitrail de l'Assomption, au nord. Le second est daté de 1939. Egalement, une porte donne accès à la sacristie, autre vestige de l’église féodale détruite par l'incendie du 19e siècle. Le vitrail axial est consacré à saint Pierre orne le Chœur de l’église, ce qui peut surprendre dans la mesure où celle-ci est sous le vocable de Saint Martin. Il s'agirait probablement d'une référence à l'abbaye Saint-Pierre d'Airvault dont dépendait le prieuré-cure de Louin. Ce vitrail est encadré par deux statuettes de Saint Bernard et de Sainte Marie-Madeleine. Du côté du mur Nord un dernier vitrail représente l'Apparition de la Vierge à sainte Bernadette, à Lourdes. Sur le côté Sud du chœur, trône un beau crucifix en bois du 17e siècle. Le Christ, sans couronne d'épines, à la tête inclinée et les yeux clos, mobilier classé depuis 1980. Porte de l'ancienne église, Crucifix en bois du XVIIe siècle ( mobilier classé), entrée du presbytère du XVe siècle. Déclaration de mobilier classé du crucifix Cinq toiles anciennes y sont conservées, une est consacrée au titulaire de l'église, Saint Martin, une seconde est le portrait de l’Abbé Cornuault, un diptyque représentant l'annonce de l'ange Gabriel à Marie et pour finir un diptyque représentant l'annonce de l'ange Gabriel à Marie.
Pour finir, N’oublions pas ces statues du 19e et 20e siècles non encore citées dans cet état des lieux : Sacré Cœur et Thérèse de l'Enfant Jésus et au revers de la façade, le Saint curé d'Ars, Théophane Vénard, natif de Saint-Loup sur Thouet.
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Photos d'hier et d'aujourd'hui.
HIER
AUJOURD'HUI
Première image à gauche, fondation de l'ancienne église : un mur en petit appareil et cordon de briques dans le jardin du presbytère tout près de l'église. D'ailleurs un article, écrit par un anonyme en 1889, précise :
"le 10 août dernier, nous avons découvert dans le village de Louin, dans le jardin du presbytère et dans une écurie, les restes d'une église latine. Cette église pourrait être la plus ancienne du département."
(Bibliographie De la Croix 1898)