Histoires et petites histoires

Mémoire de Louin

d'un village du Poitou

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Extrait du rapport de M. André MARSAULT, maire de Louin à cette époque :

1801 noy grdLa découverte du cadavre

L’an dix de la République française, le neuf frimaire en notre demeure et devant nous René Linassier, assesseur du juge de paix du canton de Saint-Loup, département des Deux-Sèvres, arrondissement de Parthenay, sont comparus citoyens Jean Jannot et Georget gagés de la citoyenne Cornuault veuve Poyrault, meunière au moulin de Touvois, commune de Louin, appartenant à la veuve Lescure, lesquels nous ont dit qu’étant devant l’écluse du dit moulin ils ont aperçu un cadavre flottant sur l’eau et qu’étant parvenus à pêcher le dit cadavre, l’ont déposé sous un ballet du dit moulin auprès de la dite écluse.
Ils ont été conciliés de venir nous en donner avis, les dits comparants interpellés désignés. La présente déclaration ont répondu ne le savoir.
Les premières constatations

Sur quoi nous, dit Linassier tenant la place du juge de paix pour cause de maladie, ayant fait appeler le citoyen Marsault, maire de la commune du dit Louin, et René Caillault, adjoint de la dite commune, nous sommes avec eux transportés au lieu ci-dessus indiqué, nous y avons trouvé le cadavre en question et après l’avoir examiné, nous avons remarqué que c’est celui d’un homme âgé d’environ trente-sept ans, cheveux noirs, taille d’environ cinq pieds, trois pouces, vêtu d’une veste large gris-blanc et un gilet et culotte même façon. Dans la jambe droite avait un bas de laine gris-blanc, la gauche une guêtre de toile blanche et un chausseron gris-blanc.

Le rapport du légiste

N’ayant vu aucune blessure et rien trouvé dans les poches et ayant aussi fait appeler un chirurgien, est comparu Jean Isaac Drouhet, demeurant à Saint-Loup, lequel après examen du dit cadavre nous a rapporté qu’il n’a reconnu aucune plaie extérieure ni contusion qui ait pu déterminer le genre de mort. Estime en outre que le cadavre a séjourné à peu près douze heures, attendu qu’il n’a reconnu aucune infiltration dans le tissu cellulaire, ni épanchement dans les viscères abdominaux, et lequel a cru que tous les secours de l’art devenaient inutiles.

Drouhet, officier de santé

Le mystère résolu

Et devinant, le dit jour sur les trois heures du soir devant nous assesseur susdits, est comparue Jeanne Baranger, demeurant au dit lieu de Louin, laquelle nous a dit (???) qu’on avait pêché un homme noyé au dit moulin de Touvois, que son cadavre y avait resté déposé, elle s’y est transportée, laquelle a très bien reconnu le dit cadavre pour être celui de Charles Arnault son mari, laquelle vient le réclamer pour le faire inhumer dans le cimetière du dit Louin et déclare ne savoir signer.

De laquelle comparution et réclamation nous avons donné acte à la dite Baranger et ordonnons que le cadavre dont est question lui remis pour lui procurer la sépulture.


Fait et dressé le présent procès verbal au dit moulin de Touvois, commune de Louin, sur les trois heures du soir de relevé le jour ainsi que dessus.

Marsault maire
mairie de Louin

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