Le 03 septembre 1939, les forces armées du IIIe Reich envahissent la Pologne, La France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne : la deuxième guerre mondiale débute.
Le 09 septembre 1939 est signé un accord Franco-polonais permettant la création d’une division polonaise sur le territoire français, afin de répondre à l’élan patriotique des émigrés et réfugiés polonais résidant en France ayant pour ambition de permettre à la Pologne de recouvrer sa liberté.
Après une campagne d’affichage et un recensement, l’État-major décida la création de 4 divisions d’infanterie polonaises et de 4 brigades spécialisées (dont une d’aviation), soit un effectif de 50 000 hommes. Le 17 novembre 1939, débuta la mobilisation des 50.000 recrues polonaises de l’hexagone. Cette mobilisation s’est faite progressivement par l’incorporation tout d’abord à Coëtquidan pour la constitution de la 1ère Brigade des Chasseurs du Nord et de la 1ère Division polonaise. Ces unités sont sous les ordres d’un gouvernement polonais en exil, installé à Angers à partir du 22 novembre 1939 et présidé par M. Władysław Raczkiewicz désigné par Ignacy Mościcki, président depuis 1926 et interné en Roumanie..
Officiellement, le 1er janvier 1940, débuta l’incorporation à Veluché, sur la commune des Jumeaux (Deux-Sèvres) des recrues pour la 2e Division polonaise. Enfin à partir du mois de mai 1940, date de la montée au front de ces unités, l’on procéda à l’incorporation des recrues pour la constitution de la 3e Division à Coëtquidan et de la 4e Division à Veluché.
Mais en réalité, dès le 18 décembre 1939, les premières unités polonaises arrivèrent sur le site de Veluché, soit 3 147 hommes. Les Maires des communes d’Airvault, Saint-Loup, Assais, Les Jumeaux, Irais et Louin ont dû trouver des logements dans des maisons inoccupées, des granges et des greniers pour 15 000 hommes, en attente de la construction du « Camp de circonstance de Saint-Loup-sur-Thouet » sur des terrains boisés et réquisitionnés auprès de particuliers. Les officiers, quant à eux, étaient logés chez l’habitant.
Le chantier est important, il faut construire de nombreux bâtiments pour loger les hommes, l’infirmerie, les chevaux, le matériel et l’armement. Il a fallu penser aussi à l’électrification, la création d’un réseau routier, à l’alimentation en eau (dans notre pays à l’époque l’adduction d’eau n’existait pas encore), d’où la construction du château d’eau de Potifi, près de la butte de la cimenterie, dominant toujours la vallée du Thouet. Le camp s'étend sur une zone triangulaire de 3 km de longueur sur une base de 1,5 km. 500 Baraquements de 20m sur 7 vont y être batis.
Pour réaliser tous ces travaux d’infrastructure, il faut au plus vite trouver de la main d’œuvre. Le gouvernement français emploiera les réfugiés espagnols fuyant le franquisme, regroupés en Compagnie de travailleurs espagnols (CTE) et cantonnés dans le sud de la France et qui seront hébergés à LOUIN.
Le 20 mai 1940, après la montée au front de la 2e division, les nouvelles recrues arrivent au camp de Veluché. Au 16 juin 1940 cette unité polonaise comptait 1100 hommes en cours d’instruction.
Le 16 juin 1940, jour de l’ouverture des négociations d’armistice entre les allemands et les français, le Général Dreszer reçoit l’ordre du Général Sikorski, premier Ministre du gouvernement polonais en exil, d’embarquer ses troupes à La Rochelle pour l’Angleterre. Une croix traditionnelle polonaise a été confectionnée et offerte aux habitants d’Airvault au moment de leur départ en Angleterre. Elle a été érigée sur la route du bois de Valendin à Veluché selon les dessins d’un officier se nommant Lewinski, anciennement architecte à Varsovie.
de gauche à droite :
Première ligne : l'Armée polonaise en manoeuvreprès des Jumeaux - Dans une ferme, l'heure de la soupe - Le Général Sikorski, premier Ministre du gouvernement polonais en exil.
Deuxième ligne : l'Armée polonaise équipée en uniforme et matériels français, cavalerie et fantassins.
Troisième ligne : Cérémonie militaire à Airvault - accés au mémorial - la croix traditionnelle polonaise.