Histoires et petites histoires

Mémoire de Louin

d'un village du Poitou

1948 assassinat 02Vendredi 20 août 1948, près du lieu-dit Le Coudray, Marie-Laurence GANNE, 19 ans sort les vaches de l’étable et se dirige près de l’étang avec quelques vêtements à repriser. Elle doit les garder pour la journée. Son père quant à lui s’affaire dans un champ à 200m de l’étang.

Fin de journée, le troupeau rentre à la ferme, seul.

Marie-Laurence ne les accompagne pas. Son père décide d’envoyer alors le valet de ferme à sa rencontre. Peu de temps après, sur le chemin qui mène au lieu de pâturage, il découvre le cadavre de la jeune fille dans un fossé. Elle est étendue là, les poignets attachés par une ficelle-lieuse. La malheureuse a été violée et étranglée à l’aide d’un bas qu’elle reprisait. Le corps étant froid, le drame s’est déroulé dans la journée, au grand jour, pourtant son père, dans son champ, n’a rien entendu de suspect.

Les gendarmes enquêtent, dans le voisinage, sans aucune piste sérieuse. Un voisin, un rôdeur, nul ne le sait.

Le rebondissement

L’affaire prend une autre tournure en ce début du mois de septembre 1948. L’espoir de retrouver le coupable viendra des Gendarmes de Bélabre dans l’Indre. A la suite d’un incendie criminel de meules de blé et d’une batteuse appartenant à cultivateur de Sassierges, ils arrêtent un vagabond errant depuis plusieurs jours dans la région, M. Henri MIALOU né en 1901.

Le vagabond passe rapidement aux aveux. Il reconnait son forfait qui a causé pour deux millions de dégâts. Son mobile : la vengeance auprès du fermier qui a refusé de l’embaucher.
Lors de ses aveux, il poursuit en reconnaissant avoir également commis le meurtre de Marie-Laurence GANNE. Les gendarmes de Bélabre le remettent à la police mobile d’Angers qui l’escorte vers les Deux-Sèvres pour les besoins de l’enquête.

Le juge d’instruction de Bressuire organise alors une reconstitution sur les lieux du crime. Le présumé tueur donne alors des détails qui conforteront l’intime conviction des enquêteurs de sa culpabilité. A son retour en prison, Henri MIALOU se rétracte en présence du juge : « Je ne suis pas l’auteur de cet assassinat ». Ce revirement ne convainc pourtant pas les enquêteurs.

Pourtant, fin septembre, huit témoignages innocenteront le vagabond. Huit cultivateurs de PAMPROUX commune des Deux-Sèvres, située à 45 km du lieu du crime, affirmeront avoir rencontrer Mialou ce vendredi 20 août 1948. Après avoir reconstitué minutieusement l’emploi du temps de MIALOU, le parquet de Bressuire relâcha le prévenu. Il lui était impossible d’être présent sur les deux lieux ce même jour funeste.

L’enquête repartit de zéro, sans indices. Elle n’aboutira jamais.

L’assassin ne sera jamais retrouvé.

assassinat 01
le lieux présumé du drame aujourd'hui


Sources :
Journal CE SOIR édition du 24 août1948, LE SEGREEN édition du 28 août 1948,LA GAZETTE PROVENÇALE 06 septembre 1948 et du 17 septembre 1948, LE COMBAT édition du 22 septembre 1948.

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