Histoires et petites histoires

Mémoire de Louin

d'un village du Poitou

1911 le forcene   triangle b vRetour page "HISTOIRE"

Drame conjugal dans à Saint-Loup et dans notre commune en cette année 1911 qui sera repris par la presse nationale.  l’épilogue sera sanglant mettant en émoi la région.
A noté que dans les différents journaux que nous avons pu lire sur le sujet, le nom du forcené diverge : Jaunay, Jannet ou Jaunet.


Voici la transcription d’un article paru dans le Progrès de la Côte d’Or dans son édition du 10 février en page 5.

"Un forcené dangereux abattu par un gendarme


1911 gendarmeHier matin, la coquette et paisible ville de Saint Loup a été mise en émoi par une épouvantable tragédie. Le nommé Victor, âgé de cinquante-deux ans, habitant au village de La Ronde de Louin à deux kilomètres de Saint Loup, vivait séparé de sa femme Octavie Audebeau, âgée de trente ans, qui s’était retirée chez ses parents employés au château de Saint Loup. Ce matin vers 7h00 au moment où la jeune femme sortait du château pour se rendre à la messe, elle aperçut son mari, armé d’un fusil, qui la guettait dans la rue. Avant que la malheureuse ait pu prendre la fuite, elle recevait un premier coup de fusil à 50 mètres environ. L’assassin s’approcha de sa victime, tira un second coup de feu dans la tête, à moins de 5 mètres. La mort fut instantanée.

Le meurtrier, ayant rechargé son arme, se dirigea sur Louin , menaçant les personnes qu’il rencontrait et voulant tuer l’honorable M. Guéruchon, maire de Louin, qu’il accusait de lui en vouloir.
Fort heureusement M. Guéruchon était absent : l’assassin Jaunay se dirigea sur son domicile, à la Ronde, poursuivi par les gendarmes de Saint Loup, armés seulement de leurs révolvers. Arrivé à la Ronde, l’assassin se barricada dans sa maison narguant les gendarmes et les menaçants de son fusil. Le Parquet de Parthenay et M. Robinet, Lieutenant de Gendarmerie, qui avaient été prévenus, arrivèrent sur les lieux et prirent des mesures énergiques pour s’emparer de Jaunay et éviter toute effusion de sang.

Jaunay, qui était sorti de sa maison pour aller chez son père, apercevant les gendarmes à l’extrémité de la rue, les mit en joue et fit feu sur eux. Le Gendarme Rocher reçût quelques grains de plomb qui le blessèrent légèrement à l’arcade sourcilière. L’assassin rentra précipitamment dans sa maison, où il fut cerné.
Vers deux heures et demie de l’après-midi, au moment où il ouvrait la porte, le Gendarme Rivière, qui était à deux cent mètres de là, le mit en joue et fit feu. Le misérable Jaunay, atteint d’une balle en plein cœur, fut tué sur le coup. Cette épouvantable tragédie a causé une vive émotion, non seulement à Saint Loup, mais dans toute la région."

1911 jnl cotedor


Autre transcription d’un article sur ce tragique événement du journal l’Echo Rochelais du 11 février 1911 en page 2 qui ne raconte pas les mêmes faits de cette histoire et qui vous permettra de vous faire votre idée sur celle-ci. 

 Drame dans les Deux-Sèvres


Mercredi matin vers 7h00, Victor Jannet , de La Ronde, commune de Louin, a tué, de deux coup de fusil, sa femme divorcée, dans le bourg de Saint-Loup, au moment où celle-ci se rendait à la messe.


L’assasin est un petit propriétaire, âgé d’une cinquantaine d’années, d’un caractère violent. Il y a un an, le tribunal de Parthenay prononça le divorce en faveur de sa femme et le condamna à payer une pension à celle-ci.


Cette circonstance exaspéra l’animosité de Jannet. La visite d’un huissier, venu mardi pour l’inviter à exécuter ses obligations, acheva de le mettre en fureur. Il résolut alors de se venger, et c’est dans cette intention qu’il vint, mercredi matin, à Saint-Loup, où il savait pouvoir renconter facilement son ancienne femme.
La Victime, nommée Octavie Audebeau, est la fille de l’ancien garde de M. de Maussabré, actuellement concierge du château de Saint-Loup. La malheureuse a été tué sur le coup, ayant reçu en pleine tête les deux charges du fusil.


Après avoir tué sa femme, Jannet, au paroxysme de la colère, se rendit aussitôt à Louin et se présenta au domicile du Maire M. Guéruchon.
Celui-ci n’y était pas, fort heureusement, car on pense que le forcené en voulait à ses jours, de même il avait proféré des menaces de mort contre M. Vinçonneau, juge de paix de Saint-Loup.


Jannet se réfugia dans sa maison et s’y enferma. Lorsque les gendarmes se présentèrent pour l’arrêter, à 2 heures, ils furent reçus à coups de fusil. M. Rocher, Gendarme de la Brigade de Saint-Loup, reçût une décharge, mais d’assez loin heureusement ; plusieurs grains de plomb l’atteignirent cependant à la figure et près de l’œil. Ses deux camarades MM. Roy et Rivière essuyèrent également des coups de feu, mais sans résiltat.


Alors commença une véritable petite guerre. L’assassin s’était posté à une fenêtre du premier étage d’où il menaçait les assiégeants. Naturellement les gendarmes avaient reçu l’ordre de se défendre et cette circonstance mis fin, plus tot qu’on ne le pensait, à ce siège émouvant.
En effet, pendant que Jannet, embusqué à sa fenêtre comme à un créneau, se disposait à bruler d’autres cartouches, un gendarme le tua d’une balle de sa carabine.

1911 jnl rochelais

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